04/11/2011
Il est urgent de trouver une solution pour assurer de manière pérenne le fonctionnement des centres de santé mutualistes
La situation dans laquelle se trouvent les centres de santé mutualistes de notre département est inacceptable. Avec la décision de cessation de paiement actée hier par le Grand Conseil de la Mutualité auprès du Tribunal de Grande Instance, c’est tout un champ de la conception solidaire et égalitaire de la santé, en France, qui en prend un sacré coup. C’est une conséquence immédiate de trop nombreux choix qui, depuis des années, ont pour unique objectif de démanteler le maillage de l’offre de soin sur tout le territoire national.
Avec plus de 10% de la population des Bouches-du-Rhône qui fréquente les centres de santé, ces derniers sont devenus, au fil du temps, des outils complémentaires indispensables de l’offre de santé publique. La compétence unique et reconnue de cette réponse sanitaire qui conjugue la prévention, le soin, qui regroupe en un même lieu les médecines généralistes et spécialisées est bien, aujourd’hui, une mission de service public. Elle ne peut être menacée, condamnée par de simples décisions ou désengagements financiers. Les centres de santé mutualistes portent dans les villes des Bouches-du-Rhône, dans les quartiers de Marseille, la mémoire collective. Ils sont ce bien commun construit au sortir de la Libération par les mutualistes eux-mêmes. Aujourd’hui, ils restent la propriété de ce grand mouvement et des populations qui les fréquentent.
Il convient, par conséquent, de tout mettre en œuvre pour dépasser les problèmes financiers et structurels que rencontrent les 11 centres de santé du département portés par le Grand Conseil de la Mutualité. Reconnaître la place du mouvement mutualiste et de ses outils dans la politique nationale de santé implique l’intervention volontariste publique. Celle de l’Etat, d’abord, dans ses devoirs d’assurer sur tout le territoire une offre qui réponde aux réels besoins des populations. Celle aussi des collectivités territoriales, région, département, communes et intercommunalités, qui, dans la situation exceptionnelle, peuvent contribuer à maintenir l’activité des centres de Santé. Dans ce contexte grave, il est urgent de réunir l’ensemble des acteurs, salariés compris, sous l’autorité de l’Etat et de son représentant Monsieur le Préfet pour proposer des solutions qui tendront à maintenir l’activité de ces centres mutualistes. C’est une première étape incontournable qui doit être organisée dans les plus brefs délais. Il est urgent aussi de se mobiliser aux côtés des médecins et des salariés, en tant qu’élus, mutualistes ou simples citoyens dans toutes les actions et initiatives. Les centres mutualistes ont été créés par une ambition collective, celle d’hommes et de femmes soucieux de créer une vraie réponse juste, solidaire... mutualiste.
Gagnons aujourd’hui leur pérennisation par cette même ambition.
Dès Mardi prochain, nous devrons être nombreux, à Marseille*, pour la faire entendre.
*Manifestation mardi 8 novembre à 17h00 devant la Préfecture à Marseille.
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