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24/02/2012

L'école victime du "tout chiffre" et du "tout comptabilisable"

Ce soir, à l'occasion du Conseil Municipal, je suis revenu sur les décisions concernant la Carte Scolaire de Martigues. Les craintes, les nôtres mais aussi celles des nombreux parents d’élèves qui depuis quelques jours manifestent, viennent d’être, aujourd’hui, confirmées officiellement. Pour notre Ville, cela se traduit par les fermetures de 2 classes : une à l’école maternelle d’Henri Tranchier et une autre à l’école élémentaire de Canto Perdrix. Cela se traduit, aussi, par la suppression de la quasi-totalité des postes d’enseignants spécialisés du RASED. Mais cela se traduit encore par la non prise en compte d’effectifs élevés à Aupècle, en élémentaire, et à Di Lorto, en Maternelle, et donc par la non ouverture de 2 classes. Alors bien sur, nous ne pouvons pas accepter, et je crois que nous en sommes tous d’accord dans cette enceinte, cette décision.

Je proposerai  avec mon adjointe Annie Kinas, une délibération lors du conseil municipal de mars afin de marquer officiellement notre opposition et notre mécontentement à cette mesure. Cependant, dès ce soir, je tenu à réaffirmer mon indignation devant cette situation. Au-delà des ouvertures et disparition de postes, je veux souligner l’inacceptable rehaussement des seuils d’ouverture et fermeture. Comment peut-on imaginer des conditions d’enseignements à la hauteur des ambitions avec des classes de 31 élèves de 3 à 5 ans ou de 28 élèves en élémentaire ? Comment imaginer aussi que désormais à moins de 29,5 élèves, on ferme une classe dans une maternelle ? Et cela, sans parler des classes à plusieurs niveaux, et sans parler des jours où l’absence d’un enseignant, non remplacée, entraine la répartition des élèves dans les classes restantes. Avec le maintien d’un seul poste de RASED, ce dispositif est réduit à sa portion congrue. C’est donc la disparition programmée de cet accompagnement des élèves les plus en difficulté qui vient d’être décidée. Depuis longtemps, à Martigues, nous vous alertons. Depuis longtemps, nous nous opposons à ces approches comptables de l’Education dans notre pays. Nous ne sommes pas les seuls. Aujourd’hui, la mobilisation des parents d’élèves et des enseignants, ceux de Tranchier, ceux de canto Perdrix, le confirme. Je tiens à les saluer et à leur signifier tout mon soutien et celui de la Ville de Martigues. Cette dérive du " tout chiffre ", du " tout comptabilisable ", appliquée, d’ailleurs dans tous les champs de la vie publique, devient indécente. Indécente parce qu’elle ne cesse, chaque jour de montrer ses limites. Indécente parce qu’elle touche au cœur de notre société : les enfants. Cette dérive prive ceux qui en ont le plus besoin d’un accompagnement, d’une formation, d’une chance d’espérer l’égalité. Il y a un besoin urgent de redonner des ambitions humaines et publiques à notre école. Dans nos compétences communales, nous avons cette responsabilité de garantir les conditions les meilleures pour l’apprentissage de nos enfants. Nous devons assumer cette responsabilité pleinement.

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