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07/06/2010

Des priorités dictées par l'intérêt général

DSC_0122.JPGEn 2009, dès ma prise de fonction en tant que Maire de Martigues, les collectivités territoriales françaises ont été confrontées à l'annonce de ce que beaucoup de média ont qualifié de « véritable séisme institutionnel ». Je veux parler des réformes du gouvernement concernant la suppression de la taxe professionnelle ainsi que la réforme des collectivités territoriales.

Ma première année de mandat a donc été placée à la fois sous le signe de la continuité, pour ce qui concerne la gestion des affaires de la Ville,  mais aussi une année de combats contre ces projets de réforme.

 Dès janvier 2006, en tant que Président de la Communauté d'Agglomération du Pays de Martigues, j'ai été le premier à me prononcer contre toute velléité d'absorption par la métropole marseillaise en déclarant : 

« Je refuse, nous refusons, nos populations refusent qu'une intercommunalité puisse imposer ses choix contre la volonté d'une autre intercommunalité. »

« Notre territoire n'est pas à prendre. Respect des territoires, respect de leurs populations, respect de leurs élu(e)s, voilà l'esprit dans lequel nous engageons nos coopérations avec les autres territoires, voilà l'esprit dans lequel nous attendons que les autres territoires engagent leurs coopérations avec nous ».

Je n'ai, depuis, cessé de renouveler cette exigence chaque fois que nécessaire en intervenant auprès de représentants de l'Etat ainsi que dans les media.

Depuis la fin de l'année 2009, j'ai pris des initiatives pour favoriser le plus grand rassemblement, à l'échelle du Département, contre ce projet de loi.

Je me félicite aujourd'hui des déclarations de l'ensemble des Présidents des intercommunalités du Département, du Président du Conseil Général et je salue le courage de Madame le Maire d'Aix-en-Provence, Présidente de la CAPA, pour ses déclarations concernant le refus d'une Métropole.

Concernant la réforme de la taxe professionnelle, le 18 janvier 2010, en partenariat avec Bernard GRANIE, Président de Ouest Provence, nous avons été à l'initiative d'un débat entre les neuf communes de nos deux intercommunalités. Cette rencontre a permis la signature par l'ensemble des communes d'une déclaration qui exige la garantie du maintien de l'autonomie des collectivités, dans un contexte de coopérations librement consenties avec les territoires voisins.

Par la suite, le 10 mai 2010, nous avons organisé un rassemblement des intercommunalités françaises les plus pénalisées par la réforme de la Taxe Professionnelle, à l'Assemblée Nationale, avec l'Association des Maires de France et l'Association des Maires des grandes villes de France, afin de mettre en place les groupes de pression et de persuasion nécessaires, pour que la clause de revoyure  prévue par la loi permette à nos collectivités d'obtenir les compensations indispensables de la part de l'Etat.

Face à cette réalité qui nous est imposée, avec les Elu(e)s Municipaux qui m'accompagnent et qui me soutiennent dans ces combats, je mets en œuvre les projets prévus dans le cadre du programme pour lequel nus avons été élu(e)s. J'ai pleinement conscience que les pertes de financement à venir vont entraîner des difficultés sur un certain nombre de projets. J'ai la volonté de donner la priorité aux investissements qui répondent directement aux besoins des habitants, tout particulièrement les équipements à caractère social : la Maison de la Famille, le Groupe Scolaire de Saint-Jean, l'extension de la crèche de la Navale, la crèche de la Couronne...

J'ai décidé d'engager les investissements indispensables à la requalification du centre-ville, qui est le cœur historique et le centre de la vie pour toute la population. Cette opération sera menée à bien car elle représente beaucoup plus qu'une opération d'embellissement.

La rénovation du Centre doit permettre de réponde à trois enjeux importants pour la vie de tous les habitants de notre Ville :

- un enjeu de qualité de vie : les nouveaux aménagements devront contribuer à estomper les difficultés de circulation aux heures de pointe. La question de la piétonisation est posée dans une perspective d'aménagement durable de centre-ville et les transports urbains repensés dans ce sens.  La mise en place d'une brigade de propreté urbaine ainsi que d'une équipe d'Agents de Surveillance de la Voie Publique sont des services nouveaux pour le bien des populations qui vivent, qui travaillent ou se promènent dans notre centre-ville.

- un enjeu pour l'économie de locale de proximité : il et indispensable de maintenir les commerces de proximité indispensables aux habitants, tout particulièrement aux personnes âgées.

- un enjeu de développement touristique : il s'agit par ailleurs de conforter le choix qu'a fait Martigues, au cours du mandat précédent, de se positionner en tant que Station balnéaire et de tourisme. Propreté urbaine, gestion irréprochable de l'eau et de l'assainissement, quartiers rénovés, espaces remarquables protégés, telles sont, entre autres, les raisons qui ont permis à Martigues d'obtenir ce classement.

Il s'agit aujourd'hui de le conserver et ce projet de réaménagement y contribue.

Ainsi, face aux incertitudes que l'Etat fait peser en matière de finances locales, l'heure n'est pas aux inventaires à la Prévert que font certains, entre projets aboutis ou restant à réaliser, mais aux priorités dictées par l'intérêt général.

Je compte mener à bien les projets indispensables à Martigues, au Pays de Martigues et tout cela doit être fait avec le moins d'incidence possible sur la fiscalité locale et sur l'impôt des habitants de Martigues.

C'est le sens de mon engagement inlassable, au quotidien, et celui de mon équipe, auprès de la population.

Exigeons la retraite à 60 ans

On connaît statistiquement le différentiel d'espérance de vie entre les ouvriers et les cadres : sept ans ! Une terrible inégalité devant la mort elle-même.

On connaît moins cet autre chiffre : en l'état actuel des choses, la probabilité pour les ouvriers de mourir avant 65 ans est de 26%. Quel cynisme de la part de celles et ceux qui osent évoquer une espérance de vie portée à cent ans !

On nous serine en permanence le refrain des pays d'Europe voisins, où la retraite est repassée à 65, voire 67 ans. Eh bien à 65 ans, avant d'atteindre la retraite, si elle était reportée jusque-là dans notre pays, un million et demi d'ouvriers seraient déjà morts. Ils ne connaîtront jamais une vie sans travail. La solidarité a laquelle ils auront contribué pendant toute une vie de labeur ne leur servira à rien. Ils auront payé pour les autres, il n'y aura rien à leur payer.

Il en est de même pour les employé(e)s. Au total, ce sont les hommes et les femmes qui travaillent sur les chaînes de l'automobile, de l'alimentaire, des biens d'équipement, sur les chantiers, dans les services, celles et ceux qui, quoi qu'on en dise, forment le socle de la croissance et de la création de richesses, qui rapportent le plus et coûtent le moins, aussi bien en termes de formation initiale qu'en termes de vie de repos après des années de travail.

On comprend que le Medef et le gouvernement restent fort discrets sur cette formidable injustice et lancent, contre toute démarche scientifique appuyée sur les statistiques de l'espérance de vie, l'escroquerie intellectuelle et le scandale éthique de l'individualisation du départ pour les travaux pénibles.

On comprend que le Medef, alors que les négociations sur cette question ont commencé en 2007 avec les syndicats, ait systématiquement joué la montre. Il s'agissait pour lui d'attendre que le pouvoir politique court-circuite ces négociations en répondant, sans le dire bien sûr, à ses souhaits.

Le silence sur les données statistiques n'est pas seulement un déni, c'est une stratégie antisociale. Car il s'agit bien de faire d'une grande question qui concerne l'ensemble de la vie en société et la vie du pays une question qui ne concernerait que les seuls individus. C'est dans le droit fil de tout l'arsenal mis en œuvre par le gouvernement pour réduire la conscience sociale, briser les acquis collectifs et faire des citoyens des variables d'ajustement du marché.

C'est aussi une entreprise majeure de contournement des syndicats et de l'action syndicale en faisant du départ en retraite une affaire médicale, avec toutes les dérives et les entreprises de culpabilisation que cela suppose. Suis-je assez malade, Docteur, pour avoir le droit de mourir chez moi et non sur la chaîne ? Disons-le, c'est ignoble. Un gouvernement de la République digne de ce nom devrait prendre à bras-le-corps l'injustice sociale. Le départ avancé pour les travaux pénibles n'est pas une question de compassion, c'est une lutte majeure contre l'inégalité au travail, face à la maladie et face à la mort.

Ce n'est pas exagéré de le dire. Le projet gouvernemental de réforme de nos retraites est une conspiration contre les salariés les plus modestes, les moins payés, les plus fatigués.

J'en appelle à la mobilisation de toute la gauche et au-delà pour combattre ce projet.

En ce sens, je me félicite de l'initiative prise par le collectif retraites de Martigues, qui met à disposition des bus afin que chacune et chacun puisse participer au grand meeting unitaire, ce soir, lundi 7 juin, à 19 heures, aux Docks des Sud à Marseille.