22/03/2013
KEM ONE : Un enjeu industriel national !
Depuis 2011 et les premières tractations en vue de la cession du pôle vinylique d’ARKEMA à Gary KLESCH nous n’avons cessé, avec les représentants des salariés, de dénoncer une opération sans issue en transmettant une part de notre patrimoine industriel à un financier avide de bénéfices qui n’a jamais gardé une société plus de quatre ans.
Malgré nos cris d’alerte, le gouvernement de François FILLON a validé cette vente.
Le 3 juillet 2012, le pôle vinylique d’ARKEMA est officiellement devenu KEM ONE dont l’actionnaire unique est Gary KLESCH. Il lui en a couté 1 euro. Comme le panier de la mariée n’était pas suffisamment rempli, ARKEMA a abondé de 98 millions d’euros en garanties et trésorerie.
Le résultat ne s’est pas fait attendre. Suite à une rencontre avec les syndicats du site, j’ai écrit dès le mois d’octobre au Ministre du redressement productif pour l’informer des premières dérives de la société.
Je suis à nouveau intervenu le jeudi 28 février à l’Assemblée Nationale pour dénoncer une situation qui s’empirait avec un déficit cumulé de 125 millions d’euros et des virements d’argent sur des comptes établis dans des paradis fiscaux.
J’ai proposé à l’Etat de procéder à une nationalisation temporaire en rachetant le pôle vinylique au prix initial, c’est-à-dire un euro. Le gouvernement doit le décider en urgence car c’est aujourd’hui la seule solution viable pour reconstruire un projet industriel qui préserve l’outil de production, le savoir-faire des salariés et permette de mettre autour de la table ARKEMA, qui ne saurait s’exonérer de sa responsabilité dans le choix du repreneur, et TOTAL fournisseur principal de KEM ONE.
Avec la convocation ce lundi 25 mars 2013 d’un Comité Central d’Entreprise à Lyon qui pourrait déboucher sur une mise en cessation de paiement, les salariés ne peuvent plus attendre.
La cessation d’activité de KEM ONE, au vu de l’interdépendance entre les filières de la pétrochimie, mettrait en péril l’ensemble du site de Lavéra, du golfe de Fos et de Berre.
Au-delà, avec 1 800 salariés en France, c’est un véritable enjeu national pour la filière chimique. Les syndicats ont formulé des propositions viables pour assurer la pérennité de l’activité du pôle vinylique. Ils doivent être entendus comme doivent l’être les élus locaux et les parlementaires.
Je déposerai mardi prochain une demande de mission d’information auprès du Président de l’Assemblée Nationale afin de mettre au clair les responsabilités de chacun dans cette opération de vente vouée dès le départ à l’échec et sur les agissements de Gary KLESCH durant les neuf mois d’activité.
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