08/03/2012
Une réforme de la fiscalité est indispensable pour permettre aux collectivités de retrouver leur autonomie financière
François Hollande a annoncé mercredi qu’il ne reviendrait pas sur la suppression de la Taxe Professionnelle en cas de victoire. Cette annonce est pour moi une grande surprise et ce d’autant plus, que le 26 janvier dernier, en annonçant le financement de son programme, l’équipe de François Hollande avait indiqué qu’un milliard d’euros serait trouvé en révisant la réforme de la taxe professionnelle. Selon les dires du gouvernement actuel, les dotations de l’Etat devaient compenser, à l’euro prêt, les pertes engendrées par la suppression de la taxe professionnelle. Or, aujourd’hui, que constatons nous : ces dotations sont en baisse, 1,5 M€ de moins pour la CAPM en 2012, et cette baisse va continuer au même rythme jusqu’en 2016 voir au-delà. Pour compenser ces pertes, il nous faudra, soit réduire les dépenses et les investissements, soit augmenter les recettes par une pression fiscale supplémentaire sur les familles et par l’augmentation des tarifs publics, soit mobiliser l’emprunt à des taux d’intérêt imposés par les banques.
Il n’est pas question pour moi d’abandonner notre politique sociale qui est juste et solidaire. Pas question d’abandonner la possibilité donnée à chacun des habitants de notre territoire d’accéder à la culture, aux sports et aux loisirs. Pas question encore de sacrifier le développement de notre ville et de nos services publics de proximité qui sont des services de qualité à des coûts maîtrisés. Si la taxe professionnelle n’est pas réintroduite, il est indispensable qu’une réforme d’ensemble de la fiscalité soit mise en œuvre par le prochain gouvernement pour permettre aux collectivités de retrouver leur autonomie de gestion financière, leur autonomie de décision et pour réinstaurer un lien entre les entreprises et leur territoire d’implantation.
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24/02/2012
L'école victime du "tout chiffre" et du "tout comptabilisable"
Ce soir, à l'occasion du Conseil Municipal, je suis revenu sur les décisions concernant la Carte Scolaire de Martigues. Les craintes, les nôtres mais aussi celles des nombreux parents d’élèves qui depuis quelques jours manifestent, viennent d’être, aujourd’hui, confirmées officiellement. Pour notre Ville, cela se traduit par les fermetures de 2 classes : une à l’école maternelle d’Henri Tranchier et une autre à l’école élémentaire de Canto Perdrix. Cela se traduit, aussi, par la suppression de la quasi-totalité des postes d’enseignants spécialisés du RASED. Mais cela se traduit encore par la non prise en compte d’effectifs élevés à Aupècle, en élémentaire, et à Di Lorto, en Maternelle, et donc par la non ouverture de 2 classes. Alors bien sur, nous ne pouvons pas accepter, et je crois que nous en sommes tous d’accord dans cette enceinte, cette décision.
Je proposerai avec mon adjointe Annie Kinas, une délibération lors du conseil municipal de mars afin de marquer officiellement notre opposition et notre mécontentement à cette mesure. Cependant, dès ce soir, je tenu à réaffirmer mon indignation devant cette situation. Au-delà des ouvertures et disparition de postes, je veux souligner l’inacceptable rehaussement des seuils d’ouverture et fermeture. Comment peut-on imaginer des conditions d’enseignements à la hauteur des ambitions avec des classes de 31 élèves de 3 à 5 ans ou de 28 élèves en élémentaire ? Comment imaginer aussi que désormais à moins de 29,5 élèves, on ferme une classe dans une maternelle ? Et cela, sans parler des classes à plusieurs niveaux, et sans parler des jours où l’absence d’un enseignant, non remplacée, entraine la répartition des élèves dans les classes restantes. Avec le maintien d’un seul poste de RASED, ce dispositif est réduit à sa portion congrue. C’est donc la disparition programmée de cet accompagnement des élèves les plus en difficulté qui vient d’être décidée. Depuis longtemps, à Martigues, nous vous alertons. Depuis longtemps, nous nous opposons à ces approches comptables de l’Education dans notre pays. Nous ne sommes pas les seuls. Aujourd’hui, la mobilisation des parents d’élèves et des enseignants, ceux de Tranchier, ceux de canto Perdrix, le confirme. Je tiens à les saluer et à leur signifier tout mon soutien et celui de la Ville de Martigues. Cette dérive du " tout chiffre ", du " tout comptabilisable ", appliquée, d’ailleurs dans tous les champs de la vie publique, devient indécente. Indécente parce qu’elle ne cesse, chaque jour de montrer ses limites. Indécente parce qu’elle touche au cœur de notre société : les enfants. Cette dérive prive ceux qui en ont le plus besoin d’un accompagnement, d’une formation, d’une chance d’espérer l’égalité. Il y a un besoin urgent de redonner des ambitions humaines et publiques à notre école. Dans nos compétences communales, nous avons cette responsabilité de garantir les conditions les meilleures pour l’apprentissage de nos enfants. Nous devons assumer cette responsabilité pleinement.
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